Comme l'indiquent les trois analyses ci-après, les inquiétudes montent concernant la capacité du marché financier mondial à absorber les emprunts émis par les Etats d'Europe et des Etats-Unis. Ambrose Evans-Pritchard chiffre à 6000 milliards de dollars la somme que les Etats devront lever en 2009 pour financer leurs déficits et leurs plans de relance. Il n'y aura, selon lui, tout simplement pas assez de liquidités. John Mauldin énonce en effet le "paradoxe du déficit" : "tout le monde ne peut pas avoir des déficits au même moment. Si nous n’achetons pas pour 700 milliards de dollars de marchandises [le plan de relance US NDLR], alors cet argent ne peut pas être recyclé dans le financement de notre dette. C’est aussi simple que cela". Bien sûr ! Conclusion, selon Oriane Claire : "le risque est bien de sombrer non pas dans une crise financière mais dans une crise des finances des Etats".
Signalons au passage cette remarque inquiétante de John Mauldin sur l'Espagne : "Considérez ceci : la valeur de l’encours des prêts aux développeurs immobiliers espagnols est passée de 33,5 milliards d’euros en 2000 à 318 milliards en 2008, soit une hausse de 850% en 8 ans. Si vous ajoutez les dettes du secteur de la construction, l’ensemble de la valeur de l’encours des prêts aux développeurs et aux entreprises de construction s’élève à 470 milliards d’euros. C’est près de 50% du PIB. La plupart de ces prêts seront défaillants". Il poursuit : "Pourquoi les banques espagnoles ne sont-elles pas en faillite ? Elles ne pratiquent pas la comptabilisation de leurs prêts immobiliers aux cours du marché." !!! Plus globalement, il considère que "Les banques européennes sont dans une situation bien pire que leurs homologues américaines"...
Les acheteurs renâclent devant les obligations US, par Ambrose Evans-Pritchard
Déficits publics : d’où viendra le financement ? par John Mauldin
Dette publique, le plus dur est à venir, par Oriane Claire
Philippe Herlin
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