Le «grand emprunt national» annoncé lundi par le Président de la République, outre le fait qu’il rajoute de la dette à la dette et ne règle donc rien, trahit peut être une inquiétude. Nous avons déjà signalé dans cette note que le deux tiers de la dette de la France sont détenus par des «non-résidents», des étrangers (fonds de pension US, fonds souverains de pays pétroliers, banques centrales de pays à la balance des paiements excédentaire), ce qui nous rend très dépendant de la situation économique internationale. Une aggravation de la crise, au moment où les pays développés sollicitent dans des proportions jamais connues les marchés pour financer leurs déficits, pourrait tout simplement nous empêcher de nous financer. Faillite de l’Etat assurée. Les USA ne dépendent de l’extérieur pour leur dette qu’à hauteur de 28 % (voir cette note), la France, avec plus 62 %, a franchi la zone rouge. Dans ce cadre, un grand emprunt «national» permet de «renationaliser» la dette, de la rendre moins dépendante des soubresauts internationaux. Pourquoi pas. Mais il aurait fallu souffler à l’oreille du Président qu’il est préférable de diminuer les dépenses de l’Etat, des collectivités locales et de la sécu…
Philippe Herlin
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