Standard and Poor’s devient «négative» sur la dette du Japon. Elle maintient ses notes (AA sur la dette à long terme et A1+ sur celle à court terme) mais indique qu’elles pourraient être prochainement dégradées en raison de «la marge de manœuvre réduite du gouvernement en matière de politique budgétaire et de sa déception concernant les projets d'assainissement budgétaire». La dette atteint presque 200% du PIB… Mais l’irresponsabilité semble être la règle parmi les responsables du système financier comme en témoigne le chef économiste de Mitsubishi UFJ Securities qui déclare que «même si S&P dégrade le Japon, cela aura un faible impact sur le coût du crédit du Japon puisque la très grande partie des détenteurs d'obligations nippones sont japonais». C’est vrai, la quasi-totalité de la dette japonaise est détenue par des entités financières locales, contrairement à la France dont les 2/3 de la dette sont détenues par des non-résidents (ce qui nous mettrait en situation extrêmement difficile en cas de baisse de notre notation). Mais c’est quand même faire preuve de je-m’en-foutisme (un peu comme les Américains qui font tourner la planche à billet) parce qu’au bout d’un moment c’est la crédibilité de la monnaie elle-même qui est atteinte. Si le Japon devient aussi laxiste que la Grèce, au secours !
Japon - S&P devient "négative" sur la dette souveraine, Reuters
Philippe Herlin