Le fait que la Grèce ait réussi à lever 8 milliards d’euros amène certains à considérer que le risque de défaillance d’un grand pays développé est derrière nous, erreur ! La Grèce a été obligée proposer 6% d’intérêt, quand l’Allemagne emprunte à 2,3% ! Une rémunération si élevée se rapproche plutôt de pays émergents comme le Vietnam… Le risque demeure, comme l’indique le responsable de l’un des plus importants fonds d’investissement au monde, Pimco : «Les Gilts (emprunts d'Etat britanniques, ndlr) reposent sur un lit de nitroglycérine, a estimé M. Gross, ajoutant que la dette élevée du Royaume-Uni, couplée à sa capacité de dévaluer sa monnaie, représente de grands risques pour les investisseurs obligataires». Et il range le Royaume-Uni dans la même catégorie que la France, les USA, le Japon, l'Irlande ou la Grèce, pays développés qu'il juge «les plus vulnérables en 2010», et dont la croissance risque d'être freinée par l'envolée de leur dette publique. Le FMI ne dit pas autre chose et n’exclut pas un krach obligataire : un renchérissement du coût des émissions souveraines en Grèce, au Japon, au Royaume-Uni, mais aussi en Allemagne et aux Etats-Unis a déjà eu lieu, «Le problème pourrait certes être localisé, mais on ne saurait exclure un risque de propagation à d'autres pays et une onde de choc dont souffrirait la confiance». Dans le même temps, le risque pesant sur les banques demeure élevé : « Si les faiblesses de ces établissements ne sont pas corrigées parallèlement aux mesures d'accompagnement, le secteur bancaire risque de subir de nouvelles tensions et une perte globale de confiance […] ». La chute d'une banque pourrait entraîner un effondrement total ou partiel du système, craint le FMI.
La Grèce emprunte plus cher que le Vietnam, Le Figaro
Pour le patron de Pimco, les obligations britanniques sentent le soufre, Agefi
(la note de Pimco)
L'endettement public menace la stabilité financière, Les Echos
(la note du FMI)
Philippe Herlin
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