Un nouveau palier est franchi dans la crise grecque : les particuliers commencent à retirer leur argent (10 milliards d’euros), ce qui fragilise le système bancaire grec (et européen, en particulier français), et les taux d’intérêt sur la dette battent des records. On n’est pas loin de la débandade, de la crise de confiance, et du défaut de paiement. On en a la confirmation, l’accord signé à Bruxelles le 25 mars (lire cette note) n’a aucun effet. Au niveau où on en est, n’importe quel accord, même de plusieurs dizaines de milliards, ne servirait à rien. Ce qu’il faut c’est rétablir la confiance, en premier lieu le gouvernement grec. En annonçant qu’il souhaite prochainement s’endetter en dollars (voir notre note précédente), il a envoyé le plus mauvais signe possible aux marchés : je n’ai plus confiance en l’euro ! Il s’est tiré une balle dans le pied. Au lieu de louvoyer (pleurnicher et menacer les pays européens, puis vouloir emprunter en dollars), le gouvernement grec devrait annoncer un programme clair et s’y tenir. Il ne faut plus tarder, la confiance est ce qui se perd le plus vite sur les marchés.
Grèce : le marché teste la patience de l'Europe, Le Figaro
Les Grecs au guichet pour retirer leur argent, Le Figaro
Grèce : ça va très mal finir, Paul Jorion
Grèce : inquiétude sur l'exposition des banques françaises, Les Echos
Philippe Herlin
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