On l’a déjà dit, les Etats-Unis ne font aucun effort pour réduire leur déficit budgétaire, et les chiffres sont affolants. Il atteint 10 % du PIB, mais ce mode de calcul compare deux grandeurs sans lien direct et édulcore les choses. Prenons les chiffres bruts, en 2009, les recettes du budget fédéral se sont élevées à 2.105 milliards de dollars, les dépenses à 3.518 milliards, soit un déficit de 1.413 milliards de dollars. Les recettes couvrent seulement 60 % des dépenses ! Pendant les 5 derniers mois de l’année, les dépenses sont financées par l’endettement. C’est clairement un budget à la dérive. Et la situation empire (1.480 milliards de déficit en 2011) sans qu’aucun accord n’émerge à Washington. Et la Fed monétise à tour de bras en achetant des bons du Trésor, sur un rythme de 75 milliards de dollars par mois (soit 900 milliards par an, plus de la moitié du déficit), une création de monnaie qui ne correspond à aucune contrepartie économique réelle, qui fait enfler la masse des dollars dans le monde, donc baisser sa valeur, donc augmenter le prix des matières premières (libellées en dollars, donc leur détenteurs veulent préserver leur pouvoir d’achat), donc étrangle les pays pauvres et fait de l’inflation importée dans les pays développés, etc, etc (+ bulle sur le marché actions également), la crise n’est pas finie, on vous l’a suffisamment dit. Que l’on ne vienne pas nous parler ensuite d’un « rebond de la croissance » aux Etats-Unis, vu les masses d’argent englouties, le « rendement » est vraiment pitoyable. Entre le dollar, l’euro et le yen, quelle sera la première monnaie à exploser en vol, c’est la question que l’on peut se poser (cf The Economic Collapse) ?
Autrement j'ai publié cette tribune dans La Revue Parlementaire de janvier.
Philippe Herlin
© La dette de la France .fr