Voici la suite et la confirmation du billet publié il y a exactement un an : Le grand mensonge du retour à l’équilibre budgétaire. Le déficit du budget de l’Etat pour 2012 vient de tomber, il est intéressant de le mettre en perspective :
2012 : 87 (milliards d’euros)
2011 : 90
2010 : 148
2009 : 138
2008 : 56
2007 : 38
2006 : 36
Avant la crise de 2008 le déficit budgétaire est inférieur à 40 milliards d’euros (note : 1 euro de 2006 n’équivaut pas à 1 euro de 2012, il vaut un peu plus car faut tenir compte de l’inflation, mais on n’en tient pas compte ici). Ensuite il dérape fin 2008 avec la crise qui éclate le 15 septembre, explose en 2009 (récession, chute des rentrées fiscales), reste élevé en 2010 (à cause du stupide et inutile Grand emprunt de 35 milliards d’euros), et revient à 90 milliards en 2011, et demeure au même niveau en 2012.
Ce qui apparaît clairement c’est que le déficit structurel de l’Etat a doublé depuis la crise de 2008 et qu’il s’établit désormais à environ 80 milliards d’euros, soit de l’ordre de 5% du PIB ou, plus parlant, un déficit de 32% (87 milliards de déficit divisé par 268 milliards de recettes fiscales), soit un budget totalement à la dérive (transposition pour un particulier : je gagne 2680 euros par mois mais je dépense 3550 euros, je suis donc en déficit de 870 euros).
Les discours sur la « trajectoire de retour à l’équilibre » des gouvernements (du précédent comme de l’actuel) servent juste à endormir les marchés et la Commission européenne, pour l’instant. Ce déficit est incompressible. La seule façon de le réduire consisterait à engager des réformes structurelles, autant rêver. On prend les paris ? En 2013 le déficit s’établira à environ 80 milliards d’euros. Mais les marchés et ceux qui investissent encore dans la dette de la France risquent de très mal le prendre…
Philippe Herlin